Notre histoire

La commune de Milhac de Nontron, de par sa position géographique, dispose d’un caractère de diversité assez original voire spécifique aux zones de transition géologique comme peut l’être le département de la Dordogne.
Son étendue, d’une superficie d’un peu moins de 3500 hectares, se trouve être répartie, pratiquement de moitié, entre une partie nord prenant quelque peu appui sur le socle cristallin (premiers contreforts du massif central) et au sud sur un socle sédimentaire (dépôts calcaires). Entre les deux, sur quelques centaines de mètres, il se trouve un secteur de roches métamorphiques.

À cela vient tout naturellement s’ajouter une différence d’altimétrie qui permet, à quelques mètres près, d’annoncer les points « culminants » du territoire à 300 m alors que l’entrée sud de la commune se situe à 150 m…

Village pittoresque avec église et arbres automnaux.

Milhac-de-Nontron : Une terre d’histoire, de nature et de traditions vivantes

Ces deux composantes essentielles confèrent à la commune une identité étagée puisque la végétation, donc aussi les pratiques agronomiques sont tout autant variées.

La caractéristique la plus marquée concerne la trufficulture qui, présente en partie sud, disparait de fait dès les premiers mètres d’ascension vers le Limousin et ses terres de prairie et d’élevage. Comme cela se précise plus aisément sur les hauteurs du nord de la commune, une succession de « naissances » d’eau en surface a donné lieu à la création de nombreuses pièces d’eau.

Ce territoire de « sources malheureusement contrariées » s’épanche en faveur du bassin versant de la Dronne, rivière sauvage, elle-même sous affluent de la Dordogne, intégrée au grand bassin versant Adour-Garonne.

Ces caractéristiques naturelles permettent, sans ambiguïté, d’annoncer la commune comme terre du Périgord-Limousin, appellation définissant un plus vaste territoire auquel Milhac de Nontron est rattaché depuis 1998 par son adhésion à la charte du Parc Naturel Régional Périgord Limousin.

S’il fallait tracer une limite (orientée sud-est/nord-ouest) plus précise entre les deux secteurs définis ainsi, nous pourrions alors considérer que le tracé épouse le tracé de l’ancienne ligne ferroviaire Thiviers-Angoulême. Cette voie de communication ferroviaire définitivement abandonnée dans les années soixante est devenue, par la volonté tout d’abord du conseil départemental de la Dordogne puis des conseils départementaux des deux Charentes ainsi que des acteurs plus locaux tel que la communauté de communes du Périgord Nontronnais, une voie d’itinérance douce reliant l’ile d’Aix à Sarlat « vélo route, voie verte, Flow Vélo » itinéraire rattaché au réseau Européen sous l’appellation V92.

Sur ce parcours de près de 400km, Milhac de Nontron se veut être une étape avec ses services de proximité ainsi que ses nombreuses installations d’accueil touristique.

Milhac de Nontron demeure une commune bien vivante malgré cette érosion démographique qui a longtemps frappé les territoires ruraux.

D’un passé pas si lointain il reste quelques témoignages des pratiques agricoles sur des surfaces modestes. Le cadastre morcelé permet d’évaluer les pratiques d’élevage, d’apport de litières venant de la forêt, de cette même forêt partagée très souvent encore en surfaces inférieures à un hectare répondant en besoin de bois de chauffage. Par endroits quelques beaux spécimens de chênes ou de châtaigniers réservés à l’usage de coupe à façon en bois de charpente pour les besoins des exploitations agricoles subsistent encore. Ainsi la trace de la forêt paysanne est encore bien présente.

Cette forêt strictement privée qui, en plusieurs massifs, couvre à ce jour la commune à 55% de sa surface globale. Monde végétal dense où se cachent des places à champignons dont les fameux cèpes.

Il est utile de se rappeler que la forêt, aujourd’hui, s’est étendue de façon très souvent naturelle sur les surfaces autrefois travaillées, exploitées, pour une grande partie d’entre elles en parcelles de vigne. Le phylloxéra, l’exode rural, la déprise des vins de pays ont eu raison de cette pratique agricole dominante encore au début du 20ème siècle. Ce fut l’une des pratiques qui rassemblait toutes les bonnes volontés lors des vendanges comme l’était aussi la période des battages nécessitant de nombreux bras en ces moments paysans cruciaux.

Je ne peux m’empêcher d’être tenté de vous inviter, le temps d’un instant, d’imaginer notre cité quand celle-ci comptait en son sein 1800 habitants que toutes les maisons petites ou grandes étaient pleines de vie, que deux lieux d’écoles suffisaient à peine pour accueillir des élèves qui, pour la grande majorité d’entre eux, quittaient leur scolarité avec le certificat d’étude primaire en poche.

Que le train vapeur, sifflant sur la voie unique, les attendait pour les emmener servir sous les drapeaux loin de leur cher, si cher village. Grimpant avec mélancolie, sans aucun doute, dans le wagon à quai de notre gare encore présente et visible au bout la rue portant cette appellation, rue alors encombrée de dépôt de bois, de terre à garzette, de tonneaux, de feuillards… et bien d’autres productions qui étaient alors expédiées vers Angoulême, Limoges etcetera.

Cette histoire récente déjà moderne, dont quelques contemporains sont à même de conter, par le souvenir de leurs yeux d’enfants à l’époque, succédait à une histoire plus rude d’un peuple paysan qui s’échinait à travailler cette terre exigeante d’attention. Le sol est rarement profond et le sous-sol souvent contrariant.

Pourtant depuis l’époque Gallo-Romaine où un certain Emilius (certainement serviteur fidèle des armées de César où autre empereur romain) donna son nom à notre cité avec le suffixe ac « Chez Emilius ». Il y en a eu des générations qui marquèrent l’histoire Milhacoise !

Quelques bâtiments au cœur de bourg comme dans nos hameaux tels que Croze, Chantres entre autres sont les témoins immobiles de ces temps lointains, alors que d’autres traces ont disparu au fil des siècles tels les vestiges du château de Magnac…

Il nous reste aussi, en trace indélébile, des dénominations spécifiques du temps passé avec, au bas du bourg, le quartier dit de la Maladrerie, lieu d’une léproserie qui justifierait aussi les traces d’un bénitier extérieur à l’église et la croix Pattée, symbole de l’ordre des templiers et des hospitaliers.

Notre église ayant été bien plus qu’une église lors de sa construction au XIII -ème siècle puisqu’elle fut fortifiée est porte encore à ce jour les éléments de défense, (machicoulis, bretèche).

Et que dire alors de cette appellation encore usitée de rue du temple …petite rue adjacente à la place de l’église.

Celle-ci mène sur une prairie en plateau où apparaissent en filigrane, au gré des saisons, les traces d’une enceinte enfouie sous quelques centimètres de terre.

Tout laisse à penser que de temps immémoriaux Milhac de Nontron fut une place habitée, vivante, animée, c’est donc avant tout cet héritage qu’il incombe à nos contemporains de faire perdurer du mieux qu’ils pourront le faire.

Jour après jour nous consolidons cet environnement humain tourné vers l’avenir malgré l’adversité qui érode, qui emporte tour à tour ce qui n’est plus de mode dans les habitudes. Nous construisons peut-être plus facilement qu’ailleurs un avenir de cette position de carrefour et de passage, une situation qui fut toujours l’un des atouts importants de notre cité.

Cité où il fait bon vivre, et les derniers chiffres de la démographie récente dont le recensement 2024 nous conforte, par un solde migratoire important, dans notre idée qu’il nous faut rester optimistes et surtout engagés pour en assurer le meilleur avenir possible.

Soyez les bienvenus en notre village, en notre commune, en notre territoire du Périgord-Limousin.